Thursday, 18 February 2021

De la Walse

Une demande d'un lecteur m'a récemment inspiré de reprendre en main "L'Ami des Femmes" - ce livre bien amusant dédié à Mme Bonaparte de la part du médecin P.J. Marie de Saint-Ursins, paru en 1804 - pour trouver une réponse à une question qui s'avait posé.

Je constante souvent, quand on est en train de chercher quelque référence dans un document de l'époque, on trébuche contre des autres trouvailles. Celle-ci j'ai partagé il y a quelques années hors d'une animation au château de Wildegg avec des amis et des visiteurs, mais je pense qu'elle sera aussi charmante à lire pour mes lecteurs du blog.

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"On a relégué l'antique menuet et la ronde naïve, remplacés par la savante contre-danse. La walse impétueuse, la walse que proscrivent Saint-Preux et Werther, (*) casuistes non suspects ici, annoncée par le fifre éclatant, s'empare du salon. Un bras nerveux enlace la taille souple et légère de la jeune épouée. le Lierre ne s'attache pas de plus près  à l'ormeau.... Les regards confondus, absorbés l'un dans l'autre; genou contre genou, les mains entrelacées, corps à corps, j'ai presque dit bouche à bouche, ils décrivent, en délirant, des cercles multipliés. 
Eh! dites-moi, Madame, que donnera ce soir à son amant, à son époux, cette fille igénue, que n'aura pas dévoré l'oeuil avide de son danseur? Qu'aura-t-elle, dans le plus intime abandon, de plus à montrer que ces formes ravissantes qu'a pressées son insolente main? J'en atteste, et cette sueur amoureuse, et cette bouche balbutiante, e ce sein agité par des battements de coeur qui ne sont pas tous pour l'hyménée; voyez-la, Madame, éperdue, sans mouvement, sans voix, la poitrine pantelante, et décidez si c'est d'une lutte ou d'une danse qu'une femme sort ainsi épuisée.

(*Passions du jeune Werther. L'oeuvre le plus sentimentalement dangereux que je connoisse, p. 17 et 37)

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Comme danseuse j'adore la valse dans le période (la version dansé la plus souvent de nos jours et celle noté et publié de Wilson en 1816) - mais je dois dire que si je la danse avec un autre partenaire que M. Heurteloup, je risque que Monsieur mon époux se trouve dans un position assez délicate et inconfortable. Je ne voudrait pas dire jaloux, qui n'est point son moeurs, mais certainement pas à l'aise. En plus car je me retrouve comme la pauvre jeune dame dans le texte de M. de St-Ursins, incapable de parler, de marcher dans une ligne droite, avec une tête qui tourne violemment, une condition qui lui donne des soucis à mon propos. Et quand-même, c'est une danse délicieuse, une danse qui m'a proprement tourné la tête, une danse qui donne l'impression de voler sur un nuage... Ah - la valse!


Photo par C. Hanselmann, à Benrath en 2012



Et pour illustrer le mouvement pivotant, cette pirouette infini à deux, je me permets de ajouter une petite animation fait par Martin Lancaster tiré de quelques secondes de matériel filmé: La Valse dansé dans le défilé "Joséphine, Impératrice de la Mode" présenté en 2014 (conception Cristina Lancaster-Barreto pour célébrer la vie de Joséphine Bonaparte, hors du 2ème Jubilé Impérial à Rueil-Malmaison). 


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